Pourquoi s’intéresser à la pensée sociale de l’Eglise

  • Quelques fiches et des rencontres pour la découvrir et dialoguer...
  • Le Mot de l’évêque

A partir de ce carême 2014 et jusqu’au début 2015, la formation diocésaine propose à tous ceux qui seront intéressés, de découvrir ce qu’il est convenu d’appeler « La doctrine sociale de l’Eglise ».
Il y a deux raisons à cela :
Nous vivons une époque où les gens sont inquiets et s’interrogent : crise économique, crise environnementale, chômage, incertitude sur l’avenir, perte des repères.
Depuis plus d’un siècle (encyclique « Rerum Novarum » du pape Léon XIII en 1891), l’Eglise s’est exprimée sur les questions économiques et sociales, prenant en compte l’actualité, pour donner un éclairage chrétien, et aider à la solidarité et à la justice dans un esprit évangélique. Cette pensée sociale de l’Eglise est forte, cohérente et continue dans le temps. Elle a pour piliers la dignité de la personne humaine, sa dimension spirituelle, sa finalité. Elle s’est souvent exprimée en termes vigoureux. Si elle a inspiré de nombreuses initiatives, elle demeure pourtant peu connue des chrétiens et des hommes de bonne volonté auxquels elle s’adresse. L’objectif est de proposer « un bout de chemin » pour découvrir cette parole de l’Eglise pour notre temps.

Cette proposition fait suite aux rencontres sur le Concile Vatican II qui ont eu lieu en 2013. Elle est dans une continuité car la constitution « Gaudium et Spes » sur l’Eglise dans le monde de ce temps s’appuie sur la doctrine sociale et a suscité les grandes encycliques qui se sont succédées de Paul VI à Benoît XVI et à présent au pape François.

Le mot de l’évêque
Cette année, nous avons voulu entrer dans le temps du Carême en prenant appui sur la pensée sociale de l’Eglise qui, depuis le pape Léon XIII jusqu’à la dernière exhortation du pape François : « La joie de l’Evangile », apporte sa pierre à la transformation de la société, pour qu’elle avance dans le sens de la justice, de la paix, du respect de la dignité humaine, d’une économie qui profite à tous et non à quelques uns, d’un système politique qui intègre dans le sens du bien commun et qui valorise la famille, etc…

Cette pensée sociale a sa propre source : l’Evangile de Jésus-Christ, parce qu’effectivement la Bonne Nouvelle a une dimension sociale.

Pour s’en convaincre, il nous suffit de contempler Jésus et de le voir agir et parler

pour les plus petits de ses frères,
pour celles et ceux qui se sentent exclus,
pour tous ces riches qui refusent de partager avec les plus pauvres.

Il insiste pour que nous prenions soin de ceux qui ont faim, soif, de ceux qui sont dépouillés, malades, prisonniers, étrangers.

Oui, c’est bien à partir de là que se construit la pensée sociale.

Je remercie les rédacteurs de ces fiches qui ont réalisé un très beau travail pour nous faire entrer dans cette réflexion non seulement sur un plan intellectuel, mais aussi sur le plan de la vie ordinaire afin que nous puissions puiser dans le Magistère des papes, de Paul VI à François, de quoi éclairer notre foi et notre conscience et qu’ainsi, à l’appel du Seigneur, nous travaillions à la construction d’un monde plus beau, plus juste, plus fraternel pour le bonheur de tous.

Ce que nous proposent les rédacteurs de ces fiches est tout simple : permettre à nos groupements paroissiaux, au rythme de chacun

de connaître et d’approfondir la beauté, la force, la richesse de cette pensée sociale, à partir d’extraits de tel ou tel passage d’une encyclique ou d’une exhortation
de partager à l’aide de questions, ce que nous en recevons, pour discerner les choix auxquels nous sommes appelés pour agir dans le sens du bien commun.

Cette réflexion, en temps de Carême, nous permet un approfondissement dans la foi et la prière.

Chaque groupement paroissial utilisera ces fiches comme il l’entendra, mais qu’elles nous aident tous à vivre un carême fructueux.

+ Norbert TURINI
Evêque de Cahors

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