Exposition à Cahors

« Le saint de Toulouse », ainsi nommé en son temps a aussi été « l’apôtre du midi », « le grand ouvrier de l’Immaculée » et un fidèle fervent de Rocamadour dès son arrivée à Toulouse, où il fonda en 1858, à 32 ans, le couvent de la Côte Pavée. D’abord pèlerin, il devient le prédicateur du sanctuaire de 1859 à 1905. Ce moine capucin, solide colosse d’1 m. 80, longue barbe, œil vif, sourire joyeux, sera un habitué de la Chapelle Notre Dame pour y prier, confesser et faire oeuvre d’apostolat. Simple, à l’image de sa robe de bure tenue par une corde, ses sermons, médités mais jamais préparés, attiraient des foules considérables, par son langage populaire, par son usage du patois comme du latin, et d’où jaillissait un inénarrable humour. Il fut, écrit Mgr Vingt-Trois, archevêque de Paris, « un grand missionnaire qui a marqué toute la seconde partie du XIXème siècle. » Et d’un paysan tarnais : « Si le Bon Dieu descendait sur terre, il ne parlerait pas autrement ! »Homme de Dieu, homme de l’amour de Dieu, il fut surtout capucin jusqu’à la moelle, l’ami des pauvres et des malheureux : leur saint.

Nous pourrons le retrouver à la Cathédrale de Cahors du 5 au 14 janvier 2008 avec une exposition retraçant sa vie apostolique de père capucin rayonnant d’enthousiasme, multipliant les missions paroissiales, prenant des initiatives devenues très populaires. À Rocamadour, bien avant Lourdes, il fut à l’origine des processions aux flambeaux : « il faut que ces cierges marchent et chantent » au son « de l’Ave Maris Stella ».

Qui est le P. Marie-Antoine

Le P. Marie-Antoine (Léon Clergue) est né à Lavaur le 23 décembre 1825. Le 8 février 2007 marquera le centenaire de sa mort. D’une famille très chrétienne, tout enfant il n’a qu’un désir : être prêtre. Il suit sa vocation et entre au petit séminaire de l’Esquile à Toulouse à 11 ans, et poursuit sa formation théologique au Grand Séminaire. Excellent élève, déjà apôtre zélé, il fonde plusieurs associations et confréries, du Saint Sacrement, des Hôpitaux, des prisons, des petits métiers de la rue. Il est ordonné prêtre le 21 septembre 1850 et aussitôt nommé vicaire à Saint-Gaudens. Sa piété, son dévouement, son amour des plus pauvres marquent un ministère qui fait époque.

C’est à Saint-Gaudens qu’il entend l’appel de Saint-François. Il revêt l’habit de l’Ordre des Frères Mineurs Capucins au noviciat de Marseille le 13 juin 1855, et l’année suivante prononce ses voeux solennels. Presque aussitôt, les Supérieurs lui confient le ministère de la prédication.

Il est envoyé à Toulouse dès 1857 pour fonder le couvent de la Côte Pavée, qui sera sa seule résidence durant les cinquante ans que dure son apostolat.

Il prêche de nombreuses missions, on le nomme « l’Apôtre du Midi ». Ses prédications puissantes produisent des fruits extraordinaires, attirent les foules dans les églises et à la pratique des sacrements. Il reçoit de Dieu la grâce de convertir les pécheurs les plus invétérés.

Il sera surtout le grand ouvrier de N-D. de Lourdes en sa qualité de confesseur qui lit dans les âmes et ramène la paix dans les coeurs, par le grand nombre de pèlerinages qu’il y conduit, et par les cérémonies populaires qui s’y déroulent encore et dont il est l’initiateur.

Aucun genre de ministère, par la parole et une multitude d’écrits, ne lui est étranger : l’apostolat des enfants et des plus pauvres pour lesquels il propage l’oeuvre du Pain de Saint Antoine de Padoue, l’éveil des vocations religieuses, son combat contre le mal sous toutes ses formes, la défense des droits de l’Eglise et du chrétien, la gloire de Dieu et la dévotion à l’Immaculée Conception... Par sa vie tout entière, qui est un chant d’amour à Dieu et à Marie.

Sa vie... un sentiment fort de la présence de Dieu même au milieu des plus dures épreuves et des persécutions, un amour dévorant pour ceux qui souffrent, la dure pénitence qu’il impose à son corps, et un modèle de vie religieuse.

Le P. Marie-Antoine meurt en odeur de sainteté le 8 février 1907 dans ce couvent dé la Côte-Pavée qu’il a défendu jusqu’au bout du séquestre. Cinquante mille personnes assistent à ses obsèques jusqu’au cimetière de Terre-Cabade. Le 14 novembre 1935 ont lieu l’exhumation et la reconnaissance de son corps, transféré dans la chapelle du couvent. C’est là que les fidèles continuent à le prier ; ils obtiennent par son intercession de nombreuses grâces, des guérisons et de grandes faveurs.

Les procès en vue de sa béatification ont été remis à Rome en 1932, le décret sur ces écrits a été publié en 1945, sa cause reprise en 1967. Selon un mot de Mgr Saliège qui s’est vivement intéressé à son succès, « le P. Marie-Antoine a gagné de son vivant tant de victoires qu’il saura se jouer des obstacles ». Et Romains 8-19 : « La création aspire de toutes ses forces à voir la révélation des fils de Dieu. »
Aux Editions du Carmel :

"Le saint de Toulouse s’en est allé", bibliiographie du P. Marie-Antoine, Capucin. Rens. au 05 62 4716 86.

L’auteur :

Jacqueline Baylé est journaliste, mariée, mère de trois enfants et grand-mère de dix petits-enfants. Elle est née en Algérie, rapatriée avec sa famille, en 1962. Ses racines lui ont inspiré un livre sur l’Algérie au Second Empire publié en 1981 aux Éditions Fayard. Elle est aujourd’hui, et depuis 1983, une élue locale, maire adjoint de Toulouse, déléguée aux Rapatriés et maire de quartier dans le centre-ville, par ailleurs conseiller général et conseiller du Grand Toulouse.

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