900e anniversaire de la Cathédrale de Cahors

Mardi 30 juillet 2018.
Cathédrale de Cahors

27 juillet 1119 - 27 juillet 2019

1119-2019 : neuf siècles de présence de la cathédrale au sein de la cité cadurcienne. La cathédrale de 1119, dont nous célébrons la consécration de l’autel en ce 27 juillet, était loin d’être achevée.
Seul, le chœur – roman – était édifié et permettait ainsi d’y consacrer l’autel afin d’y célébrer la sainte eucharistie. L’ensemble de l’édifice ne sera achevé que 20 ans plus tard.

Géraud III de Cardaillac, évêque de Cahors, parti à la première croisade à l’appel du Pape Urbain II, à la suite de Godefroy de Bouillon, en revient porteur de la relique de la Sainte Coiffe et décide de lui donner l’écrin digne de sa haute valeur spirituelle. Si l’érection de la cathédrale a du commencer avant son départ, l’ampleur de l’édifice a du être revue à la hausse à son retour pour y vénérer le suaire de la tête du Christ lors de son ensevelissement.
La tradition veut que le nouveau Pape Calixte II, fraîchement élu à l’abbaye de Cluny en février 1119, vienne à Cahors, via Toulouse, pour consacrer l’autel de la cathédrale. C’est ce que rappellent cette année les festivités du 900° anniversaire.

461 ans plus tard, en 1580, les tribulations des Guerres de religions voient les huguenots, menés par Henri de Navarre, dévaster la ville et sa cathédrale, piller les trésors et voler l’autel pour l’emmener au château de Cénevières. La rivière Lot prendra le parti catholique en faisant couler le précieux fardeau au fond de ses abîmes. Henri, devenu le roi catholique Henri IV, dédommagera la ville de Cahors à hauteur de 6000 livres tournois dont 3000 pour la cathédrale... L’élégance gasconne du bon roi Henri a modéré les pertes subies.

 Pourquoi et comment consacrer un autel ?

L’autel d’une église ou d’une cathédrale rappelle la table des sacrifices de l’Ancien Testament. Jésus, la veille de sa mort, a pris son dernier repas avec ses disciples et leur a demandé de faire mémoire de son sacrifice. Il a donné sa vie pour nous ; à cause de nos péchés, il a été immolé tel un agneau.
Pour la religion catholique, l’autel est le lieu saint par excellence où se produit la transubstantiation (changement) du pain et du vin en Corps et Sang du Christ lors de la messe. C’est pourquoi, un nouvel autel a besoin d’être consacré par l’évêque en charge du diocèse où se trouve le sanctuaire.

Plusieurs étapes jalonnent la cérémonie de consécration :
♦ L’aspersion de l’autel avec de l’eau bénite. L’évêque fait le tour de l’autel pour le bénir.
♦ La proclamation de la Litanie des Saints : ceux qui nous ont précédé sont les témoins de l’Evangile et par leur vie ils nous donnent l’exemple à suivre sur le chemin du Salut. Parmi nous, il y a les saints de demain.
♦ Sous la table d’autel est ménagé un opercule (sépulcre) où sont placées des reliques de saints.
♦ L’évêque proclame alors la grande prière de la dédicace.
♦ Il oint l’autel avec le Saint Chrême (huile sainte servant aussi pour les confirmations et l’onction des malades) en cinq points sur la pierre d’autel : au centre et aux quatre angles. Les cinq points rappellent les cinq plaies du Christ crucifié.
♦ L’évêque encense ensuite l’autel, rappelant la fumée des sacrifices anciens et symbolisant la prière des fidèles, inspirée par le Saint-Esprit, montant vers le Ciel.
♦ La nappe est ensuite étendue sur l’autel, l’habillant pour manifester la table du repas eucharistique.
♦ Les cierges enfin sont disposés afin de signifier que le Christ est "lumière des nations" selon la parole de Siméon.

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