Session provinciale des accompagnateurs du catéchuménat

11 janvier 2020 - Christ-Roi Toulouse

Les accompagnateurs du catéchuménat dans la Mission de l’Église.

Introduction : itinéraire spirituel et préparation : pour «  conduire en temps opportun à recevoir avec fruit les sacrements de l’Église » (cf. RICA n°36).

I. Ce que dit le RICA (Rituel de l’Initiation Chrétienne des Adultes).

1/. Le Peuple de Dieu porte la responsabilité de l’initiation chrétienne des adultes et approfondit son lien avec le mystère pascal (cf. RICA n. 44).
2/. Types d’accompagnateurs laïcs : le « garant » connaît, aide à exprimer son témoignages et accompagne le candidat (cf. RICA n° 45). Le parrain accompagne dans la liturgie, montre comment vivre sa foi, aide, témoigne, veille à la croissance spirituelle (ibid n. 46).
3/. Une mission articulée avec tous les ministères ecclésiaux (évêques, prêtres, diacres, catéchistes, EAP… cf. RICA nn. 47-51).
4/. L’initiation chrétienne se déploie au long d’étapes liturgiques pendant une certaine durée (cf. RICA n. 41).

II. Dans le contexte actuel.

1/. Souplesse et dévouement. Forte détermination personnelle des candidats au baptême (dans un contexte culturel défavorable à la foi) mais fragilité des engagements. L’accompagnement suppose de percevoir le désir des personnes, d’en mesurer la puissance face aux résistances qu’il a su vaincre pour demander le baptême et de s’exercer à l’adaptabilité, à une écoute patiente et bienveillante.
2/. Comprendre l’enjeu du symbolisme liturgique pour initier à y entrer avec justesse. Face au paradoxe actuel d’un nihilisme prégnant et d’une forte attente de rites, il importe d’aller au bout de l’expérience du vide du sens, de ne pas la fuir, pour entrer pleinement dans l’attente d’un Salut d’ordre surnaturel. Alors, recevoir un rituel de l’Église et se laisser transformer par la Parole de Dieu devient vital, quoique toujours exigeant et courageux.
3/. Respecter infiniment la personne et son environnement. Le chemin de chacun est personnel. Passer de la culture de l’abus à une culture de la liberté spirituelle car « c’est pour que nous soyons vraiment libres que le Christ nous a libérés » (Gal 5,1). Encourager à une cohérence de vie comme chemin de libération. Etre délicatement attentifs aux relations de la personne avec ses proches, son milieu social et professionnel, avec son corps et avec le cosmos (Laudato si).
4/. Une équipe de garants et de témoins d’une Église locale en conversion missionnaire.

Conclusion : l’accompagnement, expérience de fraternité qui fait grandir, dans l’Esprit Saint.

Laurent Camiade, évêque de Cahors

L’ECOUTE – COMMENT ECOUTER
Exposé de Madame Marie EL WASELA
(Journée de formation des accompagnateurs – Samedi 11 janvier 2020)

Ecouter est la base de toute relation.
La mission n’est pas désincarnée.
- Accueillir
- Accompagner
- Soutenir
Les verbes qui font partie de l’écoute.

ACCUEILLIR :
Aussi surprenant que cela soit, accueillir est un art.
Comme tous art, il ne saurait se dispenser de compétences. Savoir écouter, savoir décrypter est important, mais ne suffit pas. Des qualités spirituelles sont nécessaire : humilité, délicatesse, bonté, tat, discrétion, compassion, etc.
Elles sont fruits de l’Esprit.

L’enjeu de tout accueil est la confiance. C’est pourquoi, au-delà des lieux où nous recevons et qui demandent à être agréables et soignés, au-delà du temps qu’il est toujours bon de fixer clairement et d’une attitude corporelle avenante, la première règle est de considérer comme unique la personne qui set en face de soi. Elle mérite d’être écoutée pour ce qu’elle est, d’être reconnue dans sa démarche.
Bien des mots peuvent qualifier l’attitude à développer : disponibilité, écoute active dépourvue de tout jugement, attention portée à l’autre, etc. Il faut un peu de temps pour prendre conscience de sa propre posture. Il se peut que nous ayons des tendances au rigorisme, voire un autoritarisme plus ou moins secret, un besoin de séduction. Seule l’expérience nous renseigne vraiment sur qui on est. Aussi, après la rencontre, il est important de noter ses réactions, ses appréhensions, ses peurs. Se connaître permet d’ajuster peu à peu la distance favorable à la liberté de celui ou celle qui parle et ainsi lui donner tout l’espace nécessaire pour s’exprimer pleinement.
Ce temps d’entretien prend souvent la forme d’une relecture. Elle permet à celui ou celle qui nous sollicite de mettre à distance les évènements vécus, les questionnements qui ont surgi, ce que la personne cherche et désire.
C’est tout cela qui sera la matière du discernement.

ACCOMPAGNER :

  • Dieu est proche. Sa façon d’aimer est là en train d’aimer cette personne.
  • Poser une question sans intrusion, une question qui peut aider l’autre.

SOUTENIR :

  • Soutenir et être soutenus nous-mêmes.
  • La relecture est essentielle. Pourquoi ? Pour garder la juste distance et en même temps la juste proximité.
  • Nous apercevoir que nous nous « engendrons »
  • Chaque partenaire devient davantage lui-même grâce à la parole de l’autre.
    Ils s’engendrent (cf. Pastorale de l’engendrement de Christophe Théobald).

Pourquoi écouter si ce n’est pour dire à l’autre qu’il est aimé.
Evangéliser c’est lui dire, penser, se comporter de telle manière qu’il découvre qu’il est plus grand que ce qu’il pensait (Eloi Leclerc).

Transmettre le désir de Dieu.
Donner le goût d’être en chemin, de rechercher, d’avoir soif.
Le chemin est ouvert jusqu’à l’éternité.

N.B. Proposer « La Messe : une rencontre d’amour » (Le Pape François) pour comprendre la Messe.

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