Décès du P. Michel Paré

Chers amis,

Je suis loin de Cahors mais je tenais par ce message a me rendre proche de tous par le coeur et la prière.

La première lettre que j’ai reçue d’un prêtre de Cahors, c’est Michel qui me l’a écrite.
Elle m’est arrivée dans les premiers jours de septembre 2004, alors que je venais a peine de m’installer dans le Lot .

Sa demande était claire. Il voulait vivre son sacerdoce autrement.

Il venait d’avoir 75 ans et, pour lui, ce n’était pas une limite d’âge, mais la possibilité d’un nouveau départ.

Il voulait simplement vivre au milieu des gens, particulièrement auprès de ceux que l’Église ne rencontre pas .

Être et vivre au milieu d’eux la présence du Christ sans discours , sans sermon et sans bruit : c’était sa feuille de route.

Je crois que son expérience de prête ouvrier, son engagement a la Mission de France, le groupe Zundel, l’avaient préparé a une telle forme de présence.

Cette première lettre était interpellante et elle m’a marquée.
Elle me fît réfléchir a cette question qui me travaille toujours :
« L’Église ne concerne-t-elle que ceux du dedans, et les autres, ceux du dehors, n’ont ils rien a lui apporter ? »

C’est au fond cette interrogation que portait Michel et qu’il me posait avant même que je sois ordonné évêque.
Merci Michel de l’avoir fait.

Ce choix radical n’a pas été facile pour lui au début. Mais avec sa discrétion et son effacement naturels, il s’est intégré dans la vie de la cité, dans la vie associative, dans celle des gens et de son voisinage.
Cette vie est devenue la sienne jusqu’à son départ brutal.
Mais il est parti j’en suis sûr avec tout cet amour qu’il a reçu des gens du quartier et il laisse celui qu’il leur a donné .

Au moins une fois par an, nous nous retrouvions avec Michel pour faire le point. Il avait parfois le sentiment de ne pas être compris dans ses choix. Il découvrait que l’ Évangile ne nous préserve pas du monde, mais qu’il nous y expose .

Le chemin accompli avec le groupe : « Pour une Église autrement », l’a encouragé et soutenu dans cette conviction profonde que le Christ a voulu une Église pour tous .

Michel vous aimiez me parler de ces jeunes , de ces familles, de ces hommes et femmes qui n’ont aucun lien avec l’Église et les chrétiens.
Vous les avez choisis pour vivre au milieu d’eux l’Évangile avec vos mains nues, votre parole et votre vie .
C’est cette vie donnée que vous remettez entre les mains du Seigneur pour qu’il la revête de Son éternité.

Norbert, c’est ainsi que vous m’appeliez

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