Echos de la retraite : vivre l’Avent avec Marie

Samedi 15 au dimanche 16 décembre 2018

Avec Marie, témoin de Dieu qui est amour,
hier et aujourd’hui, entrer dans la Joie de Dieu

Le samedi matin, à travers les textes de l’Ecriture (Annonciation et Visitation), nous avons suivi Marie dans son parcours de foi qui a fait d’elle un témoin privilégié de l’amour dont Dieu a aimé le monde, et un modèle accessible pour chacun et chacune de nous, appelés à participer de façon vitale au mystère pascal du Christ dont le baptême est le signe et l’instrument.

Ce qui nous a surtout touchées c’est l’invitation du Seigneur à la joie : « réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi »,
joie parce qu’en Marie et par elle, les promesses de Dieu se réalisent…
joie aussi parce qu’en répondant totalement par amour à l’Appel de Dieu, Marie nous partage son expérience de rencontre d’un Dieu qui aime tellement l’humanité qu’il choisit d’ attendre de l’humanité sa réponse, sa collaboration pour accomplir l’œuvre du salut.

L’après-midi, nous avons approfondi l’aspect marial de l’Eglise ou comment nous pouvons revivre ensemble cette « personne collective » qu’est Marie dans l’Église aujourd’hui, pour faire de l’Eglise, comme le désire le Concile Vatican II, le « signe et l’instrument de l’unité des hommes avec Dieu et des hommes entre eux » (cf. LG 1) et ainsi « faire de l’Eglise la maison et l’école de la communion » (n. 43 dans la Novo millenio ineunte de Jean-Paul II).

L’Église est édifiée sur l’unité dans l’amour entre tous (Eph 2, 20) : Aspect pétrinien et aspect marial, ministères et charismes, sont appelés à l’unité dans l’amour, à une relation dynamique entre eux à la lumière de la spiritualité de communion, selon la circularité des relations qui caractérise l’Église-communion comme participation à la vie et à l’amour des trois Personnes divines. Cette vision de l’Église comme composée de différents principes en relation entre eux peut nous aider à mieux comprendre et à mieux aimer l’Église. Nous n’avons pas tous le même charisme, nous devons être heureux de ne pas être tous identiques et remercier Dieu du charisme ou du principe que l’autre met en avant, en relief. Tant que nous n’arrivons pas à cela, nous sommes loin de cette maison et école de communion que le pape Jean-Paul II a souhaitée dans la Lettre apostolique Novo millenio ineute. Entre principes différents, voire opposés, il peut y avoir tension, certes, mais aussi estime réciproque, mieux amour. « Que chacun estime les autres supérieurs à soi », disait saint Paul (Ph 2,3).

« Réjouis-toi » : ce sont les mots que nous-mêmes adressons maintenant à Marie en écho à ceux de l’ange : « Réjouis-toi, comblée de grâce et de foi, parce que tu as une descendance qui te ressemble, des filles et des fils qui sont d’autres “toi” ».
« Réjouis-toi » : ce sont les mots que maintenant Jésus lui-même adresse à chacune d’entre nous, « Réjouis-toi, parce que voici ta mission, ta vocation : “je veux revoir Marie en toi.” ». À nous d’y donner une réponse de foi, comme Marie.

Tout le dimanche, nous nous sommes laissés conduire par l’Esprit Saint pour entrer dans la Joie même de Dieu, qui met Sa joie en nous et nous renouvelle par son Amour. Le témoignage du bienheureux Christian de Chergé et des 18 autres martyrs d’Algérie nous invite à vivre le mystère de l’Incarnation en vivant là où nous sommes, ce que nous sommes, dans les réalités les plus banales de la vie quotidienne.

« Ce à quoi Jésus nous invite, c’est à naître. Notre identité d’homme va de naissance en naissance, de commencement en commencement. Et de naissance en naissance, nous arriverons bien, nous-mêmes, à mettre au monde l’enfant de Dieu que nous sommes ; car l’incarnation, pour nous, c’est de laisser la réalité filiale de Jésus s’incarner dans notre humanité, dans mon humanité à moi. Et cette naissance qui s’accomplit nous est proposée, à nous dans l’Eglise, dans le temps de l’Eglise ; l’Eglise, c’est l’Incarnation continuée.
Conséquences : "Les cinq piliers de la paix."
La PATIENCE (Durer), La PAUVRETE (Espérer), La PRESENCE (Emmanuel), La PRIERE et Le PARDON.
Dieu lui-même est pauvre, Dieu lui-même est présent, et Dieu lui-même est prière.
Voilà la paix que Dieu donne. Ce n’est pas comme le monde la donne." »
Christian de Chergé.

Le visionnement du témoignage de Jean Vanier sur "apprendre la tendresse avec les personnes fragiles et faibles" nous a invités à apprendre aussi à accueillir nos propres fragilités et faiblesses et celles des personnes que nous pouvons rencontrer autour de nous. Le mystère de la faiblesse est le mystère de l’Incarnation, le Verbe qui s’est fait chair.

Nous avons terminé par une célébration où nous avons partagé les grâces, fruits donnés par le Seigneur à continuer à faire fructifier dans nos vies :
Confiance, Foi, Joie qui est don de Dieu, Paix, Présence, Patience, Prière, Pardon, Renaître, vivre aujourd’hui : Dieu est là… Ne crains pas… Dieu te renouvelle par son Amour… Marie est notre mère, elle marche avec nous, elle lutte avec nous, notre lumière d’amour et de paix…

Nous repartons avec aussi cette conviction que la Parole de Dieu est vivante et qu’elle agit en nous quand nous prenons le temps de la lire, de la prier, de la partager entre nous et essayer de la vivre concrètement … et que le Seigneur continue à parler, à s’incarner dans la vie des hommes et des femmes d’aujourd’hui.

Sr Marie Cécile

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