Maître-Verrier, plus qu’un métier : une passion

Quatre des six vitraux de l’église Notre-Dame de l’Assomption (EAP Vers, Cours, Saint-Géry) fortement dégradés, méritaient une remise en état pour éviter des dommages irréversibles . Grâce à la générosité citoyenne qui a pu, en outre, bénéficier en retour d’une réduction fiscale par l’entremise d’une convention signée entre la municipalité (maître d’ouvrage), l’association Hameaux et Villages d’Arcambal et la Fondation du Patrimoine, la restauration de ces baies largement centenaires a pu être réalisée. En complément, la subvention apportée par le Conseil départemental, les avis du Service du Patrimoine et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (Bâtiments de France)ont apporté à cette opération toutes les garanties d’un bon déroulement.
C’est l’atelier Saint-Clair et son maître-verrier Benoit Girault, installé à Capdenac-Gare qui a été chargé de ce travail. 15 jours entre les mains de ce grand professionnel, dont le cursus scolaire et notamment 2 années d’études à l’école nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art, ont été nécessaires pour redonner tout leur lustre à ces baies de verre et de plomb.
Profitant d’une journée sans pluie, les quatre vitraux ont été remis dans leur logement.

Faisons connaissance avec Ce professionnel

Benoit Girault, maître-verrier appelé également vitrailliste s’est installé avec son épouse Anne-Hélène Le bras à Capdenac en 2004 après l’acquisition de l’atelier Le Bret à Figeac et dont les locaux se sont vite révélés trop exigus.

Originaire de la région parisienne, Benoit Girault, nous présente son cursus scolaire :
2 années d’Histoire de l’art à la Sorbonne
2 années d’apprentissage à Argenteuil (région parisienne) tout en suivant des cours au CFA de Baccarat (CAP de vitrailliste)
2 années d’art appliqués à École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art, rue Olivier de Serres. Il a notamment été élève de M. Creunier depuis peu retraité et dont l’atelier était implanté à Albas.
Cette formation lui a permit d’accéder au niveau III (décor architectural, option domaine des matériaux de synthèse, option transparence)

La France, pays de cathédrales, a la plus grande surface de vitraux dans le monde, soit 90 000 m2 de vitraux. Ce patrimoine rend l’activité de conservation et de restauration de vitrail importante. La participation de l’Etat permet la réalisation de nombreuses opérations de restauration ou de création de vitraux, en partenariat avec les communes propriétaires, les conseils départementaux et régionaux. Participent aussi certains diocèses ainsi que des entreprises mécènes. 1100 acteurs représentent actuellement le secteur. Les commanditaires étrangers apprécient le savoir-faire français. En parallèle, trop d’amateurs tentent de se faire une place dans cette profession ce qui rend fragiles les ateliers professionnels, obligés de baisser leurs prix.

Le vitrail s’affirme à partir du 11e siècle grâce aux nouveaux espaces permettant de faire entrer la lumière dans les églises et cathédrales (art gothique). A cette période, certains métiers sont réservés aux aristocrates de retour des croisades et le métier de vitrailliste en fait partie. Ils importent de nouvelles techniques jusqu’ici inconnues en Europe permettant notamment d’agrandir le choix des procédés de coloration des verres (verres teintés dans la masse ou verres avec teintes plaquées).
Jusqu’au 19e siècle, la fabrication est artisanale. Les surfaces des plaques de verre ont progressivement évolué notamment au XVIIe au moyen d’une technique importée d’Italie à la demande de Louis XIV qui consistait à agrandir la surface des verres soufflés en « cives » en forme de disques, ou en « manchons », formes cylindriques imposantes fendues qui s’ouvrent et se développent en feuille. Ces techniques procurent une intensité remarquable dans l’épaisseur du verre. Avec l’ère de l’industrialisation, la technique a peu évolué et à ce jour, les feuilles de verre proviennent d’un seul atelier en France, la Verrerie de Saint-Just (groupe Saint-Gobain) créée en 1826. Les feuilles de verre qui sont produites, sont de dimension modeste (maxi 0,80 x 1,20) du fait d’un travail entièrement artisanal, le verre étant soufflé à la bouche. Selon la couleur choisie, le prix du M2 varie de 80 à 450 € ht.

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